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Interview croisée : Lisandro Arbizu & Gonzalo Quesada
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Interview croisée : Lisandro Arbizu & Gonzalo Quesada

En Argentine comme dans le Sud-Ouest, on aime le beau rugby et les Grands Vins. La preuve avec Lisandro Arbizu et Gonzalo Quesada, deux légendes des Pumas, grands amateurs de Grands Crus de Bordeaux. A l’occasion de la Coupe du Monde de Rugby, les deux anciens numéros 10 de l’Albiceleste vous présentent leurs vins favoris.

Comment est né votre amour du vin ?

Lisandro Arbizu : Pendant ma carrière de rugbyman, j’ai joué à Brive, Bordeaux et Bayonne en France. Le vin m’a permis d’apprendre et de mieux comprendre l’identité française. J’ai aussi évolué en Italie, à Parme et en Sardaigne, et en Espagne à Valladolid juste à côté de la région de Ribera del Duero. Tout cela pour dire que ma carrière m’a emmené dans des régions vinicoles réputées. Partout où j’ai joué, il y avait du très bon vin ! Cela m’a permis de déguster de très belles choses et de devenir un grand amateur de vins. C’est un monde passionnant ! (sourire)

Gonzalo Quesada : Quand je suis arrivé en France, j’avais 24, 25 ans. Je ne buvais pas de vin. J’ai signé à Narbonne en janvier 2000 pendant le tournoi des 6 Nations. Durant l’un de mes premiers week-ends, j’ai décidé d’explorer la région. J’ai visité le Château de l’Hospitalet où Gérard Bertrand m’a fait déguster les vins. L’endroit m’a beaucoup plu. C’est ma première vraie rencontre avec le vin. Ensuite, j’ai réalisé que ça faisait partie intégrante de la culture française. Et je me suis très bien adapté ! J’adore déguster une bonne bouteille de temps en temps, au cours d’un repas entre amis.

Quels sont vos vins favoris ?

Lisandro Arbizu : Je suis installé dans le Médoc et je travaille pour un cabinet de conseil à Bordeaux, nous accompagnons notamment des Châteaux. Alors forcément, je suis très marqué par les Grands Crus de Bordeaux. J’adore les Châteaux Canon à Saint-Emilion et Rauzan-Ségla à Margaux. D’autant que je suis très ami avec Nicolas Audebert qui est à la tête de ces propriétés.

Gonzalo Quesada :
Saint-Emilion est mon appellation préférée. Si je dois citer le domaine qui me plait le plus, je dirais que c’est le Château Franc-Mayne ! J’en commande régulièrement et ce sont des amis qui ont repris le Château. Quand je choisis un vin, j’aime avoir un lien affectif avec les gens qui le produisent, ça confère au vin une saveur particulière. En dehors de Bordeaux, j’aime beaucoup les vins de Julien Pilon en AOC Côte-Rôtie. J’ai aussi un coup de cœur pour deux vins argentins avec lesquels j’ai des forts liens émotionnels. Le premier, c’est Atypico un vin de la région de Salta, que mon ami Federico Aramburu avait lancé quelques années avant de décéder. Le second c’est un super malbec de la région de Mendoza qui est produit par mes amis et anciens coéquipiers chez les Pumas, Pato Albacete, Manucho Carrizza, Julio Farias et Eusebio Guinazu. Le vin s’appelle 2,4,5,6. C’étaient leurs numéros en tant que joueurs de rugby, c’est facile à retenir ! (rires)

"Je me souviens m’être dit que cette virée à Saint-Emilion nous avait porté chance !"

Avez-vous des souvenirs marquants liés aux Grands Crus de Bordeaux ?

Lisandro Arbizu : Après ma carrière de joueur, j’ai entraîné des clubs de la région, qui avaient forcément des liens privilégiés avec les domaines viticoles. A Bordeaux, le vin et le rugby vont de mise ! Quand j’étais entraineur-joueur de Pays de Médoc rugby, j’ai été intronisé dans l’ordre de la Commanderie du Bontemps de Médoc, des Graves, de Sauternes et de Barsac par Jean-Michel Cazes, le vice grand-maître.

Gonzalo Quesada : En 2015, l’année où nous sommes champions de France avec le Stade Français, la demi-finale se jouait à Bordeaux contre Toulon. Mes parents et ma famille étaient venue avec quelques amis, on avait organisé une journée à Saint-Emilion pour visiter quelques vignobles. Ensuite, nous avions battu le grand Toulon. Je me souviens m’être dit que cette virée à Saint-Emilion nous avait porté chance !

Lors d’un asado (le barbecue traditionnel argentin) d’après-match, que buvez-vous ?

Lisandro Arbizu : Je commence par une bière bien fraiche. Ensuite un bon verre de vin rouge argentin. (rires) A ce titre, le restaurant el Nacional à Bordeaux qui appartient à mon ami Hugo Nahon a une cave super intéressante avec notamment une belle sélection de vins argentins.

Gonzalo Quesada : Avant, j’aurais dit une bière extrêmement fraiche, mais avec l’âge j’ai la sensation que la bière « tue » un peu le goût des aliments. Si tu manges un très bon jambon à l’apéro, tu en profites moins. Je dirais donc un bon verre de vin rouge.

Et si l’Argentine remporte la Coupe du Monde, quelle bouteille débouchez-vous ?

Lisandro Arbizu : Si l’Argentine gagne le mondial, je débouche quelques très belles bouteilles des Grands Crus de Bordeaux ! Il en faudrait plusieurs pour fêter cela ! Je commencerais par ouvrir une belle bouteille de Château Canon avec mon ami Nicolas Audebert. En plus il a passé 10 ans à Mendoza, à la tête de Cheval des Andes. Le clin d’œil serait sympa.

Gonzalo Quesada : Pour fêter une grande occasion comme celle-ci, je boirais une coupe de Piper Heidseck qui est mon champagne favori, et je déboucherais bien entendu une bouteille de Château Franc-Mayne.

Arthur Jeanne

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