Carnet de Primeurs
Episode 1
La Semaine des Primeurs, un rituel immuable où chaque année, les professionnels du monde entier se retrouvent à Bordeaux. Pendant trois jours, l’Union des Grands Crus de Bordeaux organise, dans six Châteaux hôtes, des dégustations par appellations. Vintage vous embarque dans les coulisses de l’événement pour découvrir en avant-première le millésime 2022.
En ce mardi matin, c’est l’effervescence au Château de Fieuzal, les équipes s’agitent pour accueillir les dégustateurs venus du monde entier. On se démultiplie pour que tout soit parfait dans une ambiance souriante. Rien ni personne, ne pourrait doucher l’enthousiasme des dégustateurs qui se pressent, badge autour du cou, pour déguster les Grands Crus de Graves, Pessac-Léognan, Sauternes et Barsac. Le plaisir des retrouvailles est palpable.
« L’ambiance est détendue car le millésime est très bon. On sent une certaine excitation, un vrai plaisir d’être là. Tout le monde a répondu à l’appel des Primeurs »
Les représentants des appellations se sont installés au pied des cuves en béton qui portent chacune le prénom des petits-enfants de Brenda et Lochlann Quinn, les propriétaires des lieux depuis 2001. Ceux de Sauternes et Barsac dans une salle voisine. Carnets en main, les dégustateurs venus du monde entier défilent pour évaluer le millésime 2022. Mines concentrées, ambiance solennelle, ils jaugent les vins avec acuité. Rapidement les sourires s’élargissent, les visages se détendent. Les dégustateurs semblent convaincus de la qualité du millésime. Aussi bien en rouge qu’en blanc et même en Sauternes et Barsac où l’on vante un millésime d’exception, « pas vu depuis au moins 5 ans ». De quoi ravir les représentants des Châteaux : « L’ambiance est détendue car le millésime est très bon. On sent une certaine excitation, un vrai plaisir d’être là. Tout le monde a répondu à l’appel des Primeurs » juge l’un d’entre eux.
© Martin Dupuy Photographie
Après une petite heure de route, nous voici au cœur des vignes et des collines verdoyantes du pays du Libournais. Au Château Valandraud, dégustateurs, importateurs, négociants et sommeliers se rendent dans le chai biodynamique de la propriété. Ici aussi le constat est le même, les dégustateurs sont convaincus de la qualité du millésime. Au gré des discussions, les adjectifs pour le décrire hésitent entre « prometteur » et « carrément exceptionnel ». Cet importateur japonais, privé de Primeurs depuis trois ans, ne boude lui pas son plaisir : « C’est un moment unique. C’était frustrant de ne pas pouvoir y participer. 3 ans plus tard, c’est toujours la même magie de découvrir le millésime, de faire le tour des appellations ». Rendez-vous demain pour un nouveau voyage entre Pomerol et Margaux.
Rencontre avec Pierre-Igor Cusnir, Administrateur de Berthaudin et Fanny Delubac, Responsable Marketing & Vente Directe de Berthaudin.
Quelles sont vos impressions sur le millésime 2022 ?
C’est un millésime exceptionnel. Il y a du fruit, des tannins qui sont déjà fondus, un bel équilibre. On trouve vraiment des belles choses et nous avons également été surpris par les blancs. On a tendance à dire que les années chaudes n’y sont pas propices et en fait on trouve des blancs magnifiques. Donc c’est vraiment un très bon millésime.
Quelle est l’ambiance en ce début de Semaine des Primeurs ?
Le retour des dégustateurs internationaux (notamment asiatiques et américains) fait qu’il y a beaucoup plus de monde. C’est un retour à la "normale". Nous avons aussi la sensation que les gens sont plus libres, moins inquiets. Cela participe à créer une belle ambiance tout comme le fait que le vin ait un excellent niveau de qualité. Tous les éléments sont réunis pour que les dégustations se passent dans les meilleures conditions.
En tant qu’importateur, que représente la Semaine des Primeurs pour vous ?
C’est un moment important pour nos clients puisque nous vendons des primeurs à une clientèle d’habitués, de fidèles qui sont à l’écoute de nos conseils. C’est l’occasion pour nous de venir déguster le millésime afin d’être les plus pertinents et justes possibles dans notre métier de conseil et de vente. C’est aussi le moment d’inviter des clients pour leur présenter le millésime. Cette année par exemple, nous sommes venus avec des clients restaurateurs qui ont une dizaine d’établissements en Suisse et sont de très bons ambassadeurs de Bordeaux. En résumé, la Semaine des Primeurs est un moment très important pour nous, d’autant que c’est aussi un moment de rencontres et d’échanges avec les producteurs.
Quel est votre programme cette année ?
Mardi, nous étions à Pomerol et Saint-Emilion, mercredi nous partons à Margaux et nous remontons. Nous aimons beaucoup le concept mis en place par l’UGCB de regrouper les propriétés par appellation. Sans cela, nous ne pourrions pas tout faire. C’est vraiment très bien organisé.
Avez-vous eu des coups de cœur dans les vins que vous avez dégustés ?
Clairement. Pomerol dans son ensemble est d’une très haute facture. C’est notre coup de cœur global.