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Rencontre avec Andrea Donadio
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Rencontre avec Andrea Donadio

Fraichement élue meilleure sommelier d’Argentine, Andrea Donadio dispute cette semaine le Concours du Meilleur Sommelier du Monde à Paris. En espérant le même destin que son équipe nationale de football, championne du monde !

Comment êtes-vous devenue sommelière ?

Un peu par hasard ! J’ai commencé par faire des études de gastronomie à Buenos Aires, puis à travailler chez un ami qui était caviste. Je ne connaissais alors pas grand-chose au vin mais cela m’a beaucoup plu. J’ai alors décidé de me spécialiser dans le vin en effectuant des stages dans des grands restaurants, notamment chez Martin Berasategui, chez Michel Bras à Laguiole. J’ai adoré les interactions avec les clients. A mon retour en Argentine, j’ai commencé à travailler dans un restaurant où je suis devenue chef sommelière jusqu’en 2020. A l’époque, je devais aller travailler à Paris, dans le restaurant La halle aux grains de Michel Bras à la Bourse du Commerce. Malheureusement ou heureusement, la pandémie a tout remis en cause et j’ai décidé de lancer mon propre projet. J’ai désormais ma propre boutique Tinte Vinos, dans le quartier de Nuñez à Buenos Aires.

Vous avez remporté le Concours de Meilleur Sommelier d’Argentine, c’est un accomplissement pour vous ?

Tout à fait ! J’ai commencé à postuler pour ce concours pour la première fois en 2014. Depuis, je me suis représentée à chaque édition. Remporter le Concours cette année a quelque chose de particulier puisque je suis désormais maman, j’ai une petite fille d’un an et six mois (sourire). Quand on m’a conseillé de me présenter, je me disais que c’était impossible, et que j'aurais ni le temps ni l’énergie de me consacrer au concours. Finalement j’ai décidé de tenter ma chance à nouveau. Pour me préparer, j’ai commencé à suivre un calendrier précis, à m’astreindre des petits objectifs quotidiens. J’ai adopté la méthode du time blocking pour gérer au mieux le peu de temps dont je disposais. Tous les soirs entre octobre et mai, j’étudiais de 22h à minuit. Quand j’ai remporté le concours à Mendoza, j’ai donc ressenti une grande fierté : celle d’avoir atteint mes objectifs et la satisfaction de prouver que c’était possible de réaliser cela, tout en étant maman d’une petite fille en bas âge.

Comment préparez-vous les compétitions ?

La compétition n’est pas tant un concours contre les autres qu’un défi lancé à soi-même. C’est ainsi que que je le perçois. On n’est jamais à 100% prêt car il y a tant de choses à connaître. C’est pour cela que l’entrainement ressemble un peu à celui d’un sportif de haut niveau : on s’entraine pendant des mois pour un moment précis. Personnellement pour être au top le jour du concours, je fais beaucoup d’activité physique et notamment de running. Je passe également pas mal de temps avec ma psychologue pour préparer le concours et être bien dans ma tête.

Quel est votre objectif pour le Concours de Meilleur Sommelier du Monde en France ?

Pour ma première compétition internationale, je me dis que cela serait super d’atteindre les demi-finales. Je vois surtout cela comme une occasion d’apprendre. Quand je dis que je suis argentine, on me parle tout de suite de Valeria Gamper, Paz Levinson, Martin Bruno ou Sergio Calderon, tous ces grands sommeliers originaires de mon pays.

"Je prends beaucoup de plaisir quand je déguste un Grand Vin de Bordeaux car je suis très attaché au Merlot."

Que représentent les Grands Vins de Bordeaux pour vous ?

Je n’ai pas la chance de connaitre Bordeaux mais c’est un endroit que j’adorerais découvrir car c’est une région mythique pour tout amateur de vin. Je prends beaucoup de plaisir quand je déguste un Grand Vin de Bordeaux car je suis très attaché au Merlot. J’aime beaucoup le fait que ce cépage ait toutes ces lettres de noblesse à Bordeaux, alors qu’il est plus confidentiel dans le reste du monde.

Pouvez-vous nous raconter un moment fort lié aux Grands Vins de Bordeaux ?

Lors de la finale du Concours du Meilleur Sommelier d’Argentine, nous avons dégusté à l’aveugle un Cheval Blanc 2009. Il fallait trouver la région, le cépage, l’année notamment. C’est un peu grâce à cette bouteille que j’ai remporté le concours. Et le vin était superbe ! Un grand souvenir.

Quelle bouteille recommandez-vous pour accompagner un traditionnel asado (barbecue) argentin ?

Au début de l’asado, nous avons toujours tendance à manger les abats et les ris de veau. Pour accompagner ces mets, je choisirais une bouteille de Chardonnay un peu boisé pour générer un équilibre avec le gras et la texture des ris de veau. Et ensuite pour la viande rouge, une bouteille de Malbec évidemment. C’est parfait pour accompagner une viande grillée ! Le Malbec est un monde en soi, il y en a des très intenses et d’autres très structurés. Il n’y a pas un style unique, et découvrir ces différents styles, c’est un peu boire l’Argentine et la parcourir du Nord au Sud, car c’est un cépage qui s’adapte à des sols et des climats très différents.

Arthur Jeanne

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