Interview Antoine Lehebel
Nous avons rencontré Antoine Lehebel, Meilleur Sommelier de Belgique en 2014, lors de la dégustation du Millésime 2018 des Grands Crus de Bordeaux à Bruxelles. Un moment d’échange et de partage entre deux cultures oenophiles.
Natif de Bretagne, vous avez posé vos valises en Belgique il y a quelques années, pour ne plus repartir. A quoi est dû cet attachement pour le Plat-pays ?
L’accueil légendaire des belges ! Je me suis senti de suite comme chez moi, tant sur le plan personnel que professionnel. Les belges sont très connaisseurs de vin, très ouverts d’esprit et épicurien dans l’âme. C’est un marché super intéressant. Nous pouvons déguster tous les vins du monde et bénéficions d’une clientèle passionnée et curieuse.
Nous vivons dans une ville très agréable et dynamique ! je suis d’ailleurs marié à une belge, nous venons d’avoir un enfant, en résumé, c’est la belle vie (rires) !
Vous avez remporté le Concours du Meilleur Sommelier de Belgique en 2014, et participé aux Concours du Meilleur Sommelier du Monde 2016 et 2019. Quelle est la question du jury la plus surprenante qui vous ait été adressée ?
Les questions sont en général assez classiques. Il y a néanmoins des éléments théoriques à connaître parfaitement. Je pense que lors du dernier Concours, ce qui m’a pris de court, est la question sur les « communes de production de Commandaria »…Il fallait en effet les citer (soupir). Pour être franc, je ne savais même pas qu’il y avait des communes de production à Commandaria (rires) !
Vous avez été sommelier du restaurant le Bon-Bon, à Bruxelles. Durant cette expérience, quelle était la place des Grands Crus de Bordeaux sur votre Carte des vins ?
Au Bon-Bon, nous avions fait le choix de nous nous concentrer sur le vignoble européen avec des Crus de très bonne qualité. Sur Bordeaux et ses Grands Crus, ce qui m’intéressait vraiment, c’était d’arriver à proposer des verticales. Avoir entre 5 et 10 millésimes pour montrer le potentiel de garde, le style du Château, et jouer avec l’âge des vins en fonction des accords et mets cuisinés. En proposant des verticales, nous donnons de la profondeur à la carte et proposons une expérience gustative unique à nos clients.
J’aime que ce ne soit pas un vin du quotidien, j’aime son exclusivité !
Les Grands Crus de Bordeaux, à consommer en toutes circonstances ? Ou pour des occasions particulières ?
Les deux ! (rires) Néanmoins, je trouve que quand il y a une occasion particulière, déguster un Grand Cru est encore plus mémorable ! Une occasion particulière, avec des personnes particulières, voilà ce que j’apprécie. J’aime que ce ne soit pas un vin du quotidien, j’aime son exclusivité !
Avez-vous un bel accord un met & vin à nous proposer ?
Un accord qui fonctionnait super bien… Un celeri coupé comme un calisson, avec un jus de légume rôti servi avec un Malartic-Lagravière 2012 rouge. Un régal !
Le Concours du Meilleur Sommelier du Monde aura lieu à Paris en février 2023. Comment préparez-vous ce concours ? Représenterez-vous la Belgique, ou la France ?!
J’ai récemment participé au concours à Anvers en 2019, et à Mendoza en 2016. Ils se préparent toujours différemment… Avec l’expérience, on se rend compte de certaines choses… On murit. Pour moi, l’idée est cette fois-ci de travailler et d’étudier de manière plus régulière et quotidienne, que ce que j’ai pu faire dans le passé. Chaque service est un entrainement, chaque détail à son importance et je m’applique tous les jours à l’Art de la dégustation. Côté théorie, c’est lire beaucoup et apprendre tous les jours. Un concours se prépare intensément, se vit, et se travaille ! Je ne veux absolument rien regretter.
Je représenterai la Belgique, évidemment !
FAST AND CURIOUS
Bière ou cidre ?
Bière
Gaufres ou galettes ?
Galettes
Angèle ou Nolwenn Leroy ?
Nolwenn Leroy mais parce que j’adore le prénom !
Tarte au sucre ou Kouign Amann ?
Kouign Amann
Bordeaux Rive droite ou Rive gauche ?
Aïe… pas facile…allez Rive droite de manière générale pour son côté gourmand !