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Château Gloria, Château Saint-Pierre et les Girondins de Bordeaux, Triaud amoureux
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Château Gloria, Château Saint-Pierre et les Girondins de Bordeaux, Triaud amoureux

« Pour les Girondins, comme pour nos Grands Crus, 2009 a été une très grande année » Il a présidé pendant plus de 20 glorieuses années les Girondins de Bordeaux. Le tout en étant Propriétaires de deux Grands Crus de Saint-Julien : les Châteaux Gloria et Saint-Pierre. Jean-Louis Triaud revient avec son petit-fils Sacha sur un destin intimement lié aux Girondins et aux Grands Crus de Bordeaux.

Famille Triaud

Bonjour Jean-Louis, vous êtes devenu Président des Girondins juste au moment de l’exploit contre l’AC Milan en coupe UEFA 1995-1996, en avez-vous gardé des souvenirs particuliers ?

Jean-Louis Triaud : Cette année-là, l’équipe allait mal et j’ai succédé au président Alain Afflelou en catimini au mois de mars. Il y avait pourtant une très belle équipe à Bordeaux, et notamment notre trio d’internationaux, Lizarazu, Dugarry et Zinédine Zidane, qui étaient alors tout minots. On avait perdu le match aller 2-0 à Milan et avant le match retour, le journal L’Equipe avait écrit : « on voit mal, comment la mule du curé de Mérignac peut battre le pur-sang milanais dans une course équestre ». Je crois que ça avait motivé les joueurs (rires). Les Milanais pensaient que l'affaire était pliée, mais on les avait renversés 3-0 à Chaban dans une ambiance assez incroyable. D’ailleurs pour fêter la qualification, j’avais demandé à Bernard Magrez 25 caisses de Château Pape Clément en guise de prime de match pour les joueurs. Je me souviens qu’il les avait apportées sur le parvis du Château du Haillan.

On imagine qu’à Bordeaux les liens entre le monde du football et l’univers du vin sont assez nombreux ?

Jean-Louis Triaud : Mon beau-père Henri Martin a été Président des Girondins avant moi. Il a été à la tête du club pendant dix ans de 1961 à 1971. Il avait essayé de fédérer le monde viticole autour du football en demandant à des Châteaux d'être partenaires. Sur les voûtes du stade Chaban-Delmas, il y avait des panneaux blancs comme des voiles avec les noms des Châteaux partenaires. Mais il avait eu du mal à en trouver suffisamment qui étaient prêts à s'investir … Quand j'ai repris la présidence du club, j'ai relancé ce qu'on avait appelé le club des Grands Crus. Celui-ci avait un coin du stade qui était réservé aux Châteaux partenaires, qui en contrepartie nous fournissaient en vins lors des repas officiels et nous permettaient d’offrir des cadeaux. Pas aux arbitres, mais aux dirigeants des autres clubs ! Lors des rencontres européennes notamment, les dirigeants des clubs étrangers étaient contents d'être reçus avec des vins de Bordeaux. Enfin, ça faisait partie de la tradition.

Parmi vos joueurs des Girondins de Bordeaux, certains étaient amateurs de vins ?

Jean-Louis Triaud : Pratiquement tous les joueurs qui sont passés par Bordeaux s'y sont intéressés. Pour rompre la monotonie du football, on essayait d’organiser des choses sympas autour du vin. Au moment des vendanges, ils venaient à Château Gloria pour un repas convivial. C’était aussi une manière de s'intéresser à la culture locale. La viticulture, ça a son charme ! De nombreux joueurs étrangers s'y sont impliqués, par exemple le Russe Alexei Smertine ou le Brésilien Fernando Menegazzo. Un autre Brésilien, Jussié est devenu importateur de vins de Bordeaux au Brésil. Quant aux Français, Jean-Luc Dogon a travaillé dans des Châteaux. Ulrich Ramé, Micoud ou Chalmé ont investi dans le vin.

Quels sont vos plus grands souvenirs sportifs ?

Jean-Louis Triaud : Les titres sont évidemment de très bons souvenirs. Mais, quand j'y pense à posteriori, je n’ai pas le souvenir de joies extraordinaires. Pour vraiment profiter d'un titre, il faudrait qu’en début de saison, je sache qu'on va être champion, sinon c’est surtout beaucoup de stress ! En 2009 comme en 1999, on a été sacrés champions lors du dernier match de la saison. Le titre de 1999 acquis à la dernière minute au Parc des Princes grâce à un but de Pascal Feindouno, au nez et à la barbe de Marseille a été un moment assez savoureux. L’année précédente, notre coach Roland Courbis avait quitté Bordeaux en me disant : « écoute, j'aime beaucoup Bordeaux, mais je pars pour Marseille parce que c'est un grand club. Je sais que là-bas j'ai des chances de gagner des titres ». A la fin de la saison, ils finissent seconds derrière nous évidemment (rires).

Pascal Feindouno (à droite) aux côté de Sylvain Wiltford
M. Deschamps / L'Equipe

Les grandes années des Girondins correspondent-elles à des grandes années pour vos Châteaux ?

Jean-Louis Triaud : Tout à fait et pour Bordeaux en général d’ailleurs. 1996, 2007, 2008 c’est très bon. Quant à 2009, l’année où nous sommes champions pour la seconde fois de ma présidence c’est vraiment hors-norme, ça dépasse tout. Mais 1999, c'est bon aussi ! Et 2010 est aussi un grand Millésime. Normalement, on aurait dû être champions avec les Girondins. On avait énormément d’avance à la trêve hivernale et on s’est écroulé pour diverses raisons. Ce titre était fait pour nous, c’est mon plus grand regret.

Qu’est ce qui est plus difficile émotionnellement : diriger un club de football ou un Grand Cru ?

Jean-Louis Triaud : Quand tu passes de la Champions League à la Coupe de l’UEFA, le club perd 15 millions d'euros pour un point perdu ou un but encaissé. Les déceptions comme celles-ci sont difficiles à encaisser, parfois c’est désolant. Dans le football, les mauvais souvenirs sont plus violents. Il y a plus de montagnes russes émotionnellement en tant que Président d'un club de foot. Avec nos Propriétés, je ne vais pas être prétentieux, mais on est en Champion's League tous les ans ! A Saint-Julien, on est dans un environnement qui nous facilite la vie. C'est un terroir tellement privilégié. En plus, quand on regarde la carte des appellations, c'est à peu près la seule appellation qui s'inscrit presque dans un cercle très concentré, très homogène. Saint-Julien, c’est exceptionnel !

Sacha, comment-avez-vous vécu les grands moments des Girondins en tant que petit-fils du Président ?

Sacha Le Baube Triaud : J’étais un peu jeune pour vivre à fond les titres, mais je les ai vécus en écoutant mon grand-père. Grâce à lui, j’ai pu vivre plus tard des choses géniales. J’ai pu visiter une partie de l'Europe avec les Girondins en suivant le club lors de ses déplacements en compétitions continentales. Quand Bordeaux gagne à Munich, c’est magique ! Les soirées après les matchs, j'avais la chance que mon grand-père m'emmène dans le vestiaire, j'allais fêter les victoires avec les joueurs. Ce sont des souvenirs que je garderai à vie et qui font de moi un fan acharné des Girondins, même en Nationale 2 ! ll y a quelques temps, j’étais avec mes beaux-parents sur mon iPad à regarder Stade Briochin-Bordeaux en direct. Malgré toutes les souffrances de ces dernières années, je n'arrive pas à m'empêcher de regarder les matchs d’un club qui m’a offert des souvenirs phénoménaux.

Sacha, si les Girondins remontent un jour en Ligue 1, comment le fêteriez-vous ?

Sacha Le Baube Triaud : Si les Girondins remontent, j’invite tous mes amis qui sont fans du club comme moi. Et je pense qu'on se fait une verticale de Château Saint-Pierre et de Château Gloria pour fêter ça. On ouvrira des Millésimes 1996, 1999 et 2009, les grandes années du club. Et 2017 parce que c'est quand même la dernière année de mon grand-père à la présidence. C'est aussi une des dernières années où on est européens ! Ça sera une superbe fête.

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