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A la rencontre de Château-Figeac
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A la rencontre de Château-Figeac

Qu’est-ce qui fait un très grand vin ? Son histoire ? L’excellence de son terroir, l’exigence de ceux qui le façonnent ? Son élégance jamais dénuée d’un brin de fantaisie ? Sans doute un peu de tout cela. Vintage est parti à la rencontre du Château-Figeac, Premier Grand Cru Classé "A" de Saint-Emilion. Découverte d’un Domaine mythique et singulier, qui s’apprête à recevoir la Soirée d’Accueil des Primeurs 2024.

« Elles arrivent du Nord pour passer l’hiver ici. Parfois, on les entend par la cheminée du Château la nuit ». Devant l’entrée du Domaine familial, Blandine de Brier Manoncourt s’émerveille tandis qu’un vol de grues cendrées survole les vignes. La copropriétaire des lieux sait que la scène, immuable, se joue tous les hivers. C’est pourtant à chaque fois la même émotion. Ici, les Hommes passent, mais certaines choses ne changent pas. Le nom de l’endroit n’a pas évolué depuis le 2ème siècle. Protégé par une haie centenaire de petits chênes et d’aubépines qui court sur 3 kilomètres, le vignoble de Château-Figeac fend l’armure du temps. L’endroit est spécial. En foulant ce sol irrégulier qui jalonne le sol de la croupe sur laquelle le Château est bâti, on ressent la puissance tellurique et la force d’un terroir : « Ce sont les graves irrégulières caractéristiques de la Propriété. Sans ces cailloux, Château-Figeac ne serait pas là aujourd’hui. Ils portent l’esprit de la maison, nous sommes dans un endroit ancien». Cette identité forte, la famille de Blandine de Brier Manoncourt s’affaire à la retranscrire en bouteilles depuis désormais 133 ans. Une telle longévité n’exclut cependant pas un esprit pionnier : « L’histoire du Château est très longue, mais elle est marquée par des personnes qui à toutes les époques, ont eu une approche novatrice basée sur la recherche. D’ailleurs bien souvent, ce sont des ingénieurs agronomes qui ont été à la tête du Château ». Innover est dans leurs ADN.  

Tout comme le choix assumé d’une certaine originalité. Il suffit de regarder l’étiquette pour s’en convaincre. Là où la majorité des Grands Crus mettent en avant leurs Châteaux,  

Château-Figeac se contente d’inscrire son nom, écrit à la main par Robert Villepigue pour le Millésime 1906 : « Cette étiquette iconique est d’une modernité inégalée. Elle a un côté art déco qui permet de nous identifier immédiatement et est adorée par les amateurs de notre Grand Crus » vante Blandine de Brier Manoncourt. L’autre symbole de leur singularité, c’est sa composition tri-cépage (environ 30 % de Merlot, 35 % Cabernet Franc et 35 % Cabernet Sauvignon) quasiment unique à Saint-Emilion : « Le Château-Figeac d’aujourd’hui a été constitué par Monsieur Manoncourt. C’était le Propriétaire des lieux mais il était avant tout un ingénieur, un scientifique. Il s’est posé une multitude de questions, et c’est lui qui a défini son unicité à travers ce tri-cépage. Le Cabernet Sauvignon apporte de la finesse à nos vins qui sont très aériens », explique Frédéric Faye, Directeur Général du Domaine. Pour continuer dans la droite ligne de la vision de Monsieur Manoncourt et ciseler des Crus chaque année plus qualitatifs, la Propriété s’est récemment dotée d’un nouveau chai. Objectif : atteindre un niveau de précision jusque-là inédit et pousser d’un cran le curseur en termes de recherche et d’expérimentations. 

Château-Figeac

Les résultats de ce nouvel outil, opérationnel depuis 2021 ne se sont pas fait attendre : « Une petite parcelle qui n’était jamais entrée dans le grand vin a été sélectionnée dans le Millésime 2022 qui est probablement le plus grand jamais produit », s’enthousiasme Madame de Brier Manoncourt. 

 

Si à Château-Figeac, on cultive l’art du décalage, on sait aussi jouer collectif. Et ce depuis très longtemps. En son temps, Thierry Manoncourt fut Premier Jurat de Saint-Emilion pendant 23 ans. Il fut aussi l’un des instigateurs de la création de l’Union des Grands Crus de Bordeaux : « Il était convaincu que nous avions quelque chose à partager avec les Japonais dont la consommation de saké ressemblait à notre culture du vin », explique Frédéric Faye. En 1973, un petit groupe de Propriétaires voyage au Japon pour faire découvrir les grands vins de Bordeaux. L’Union des Grands Crus de Bordeaux est née. C’est pour perpétuer cet esprit que cette année, le Château recevra la Soirée d’Accueil de la Semaine des Primeurs pour la première fois depuis des décennies. Un motif de fierté pour le Directeur Général : « Nous sommes très heureux d’organiser cet événement si particulier. Les Primeurs, c’est majeur dans la vie d’un Château bordelais. Nous avons hâte de présenter avec nos confrères et amis vignerons un millésime 2024 compliqué à réaliser avec la climatologie, mais qui devrait surprendre par sa qualité ».
 

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