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« Mon plus grand souvenir de vin est lié à Bordeaux »
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« Mon plus grand souvenir de vin est lié à Bordeaux »

Originaire de Lombardie, Melania Battiston est aujourd'hui Sommelière en Chef au Cornus, un nouveau restaurant londonien. Élue Meilleure Jeune Sommelière du Royaume-Uni l'année dernière, Melania a imaginé l'une des cartes des vins les plus attrayantes du pays. A quelques jours de la présentation du millésime 2022 à Zurich et à Londres (4-5 novembre), rencontre avec une jeune femme de 28 ans, amoureuse des Grands Crus de Bordeaux.

Bonjour Melania, pouvez-vous nous en dire plus sur votre histoire avec le vin ?

Cela a débuté complètement par hasard, il y a dix ans. J'étais en vacances à Londres et j'ai trouvé un emploi dans un bar à vin. C'est là que j'ai rencontré Clément Robert, un Maître Sommelier qui m’a initié à la dégustation. Je suis immédiatement tombée amoureuse du vin et j'ai décidé de rester à Londres (sourires). C'est ainsi que tout a commencé. Le vin a toujours été pour moi une découverte permanente. Je ne l'ai jamais considéré comme un travail, mais toujours comme une passion. Cependant, quand j'ai commencé à participer à des concours et à passer des examens, comme celui de Maître Sommelier, les choses ont changé... J’ai commencé à ressentir beaucoup de pression. Je travaillais dans un restaurant gastronomique de Chelsea, lorsque j'ai gagné le prix du Meilleur Jeune Sommelier Britannique de l'année. Une joie intense, mais j’ai eu besoin d’un break. Je suis partie découvrir la Grèce et la Thaïlande pendant un an.

Un an après cette pause bienvenue, vous voici de retour à Londres pour travailler sur un nouveau projet ?

En effet, j'ai décidé de revenir à Londres pour travailler avec David O'Connor, mon ancien patron à Medlar. II m’a proposé de prendre le poste de Cheffe Sommelière, de Cornus, un nouveau restaurant à Belgravia, qui est un peu le petit frère de Medlar.

Comment « construire » une toute nouvelle carte des vins ? Comment travaillez-vous chez Cornus ?

C'est une très bonne question (rires). Au début, je voulais que la carte soit très courte, qu'elle ne contienne que des vins que j'ai goûtés et dont je peux raconter l'histoire... Puis j'ai réalisé que je devais choisir des références dans la carte des vins que j'ai élaborée au fil des ans chez Medlar, qui est l'une des meilleures cartes des vins du Royaume-Uni. J'ai donc inclus des Bourgognes et des Bordeaux de producteurs très connus. J'ai également ajouté à la carte des vins provenant de petits domaines viticoles de Grèce et d'Italie, qui travaillent avec des cépages indigènes, afin d'obtenir quelque chose d'un peu plus ésotérique. Depuis l’ouverture, j’ajuste ma proposition en étant à l’écoute de ce que les clients de Cornus aiment.

Quel rôle les vins de Bordeaux ont-ils joué dans votre éducation vinicole ?

Ce qui est drôle, c’est que Bordeaux a été le premier voyage que j'ai effectué dans le domaine du vin. J'y ai été invitée pour six jours extraordinaires. Je visitais des Châteaux prestigieux avec des sommeliers très expérimentés, et j’avais un peu le syndrome de « l’imposteur » à l'époque (rires). Au-delà de ce premier voyage, Bordeaux est l'une des régions viticoles les plus consistantes de ma carte des vins. Les Grands Crus de Bordeaux sont toujours très demandés par nos clients. Bordeaux est l’appellation en rouge la plus vendue chez Cornus. Peut-être parce que les prix sont très compétitifs ! Les gens ne s'attendent pas à ce que les vins de Bordeaux soient d’un aussi bon rapport qualité-prix.

"Bordeaux est l'une des régions viticoles les plus consistantes de ma carte des vins. Les Grands Crus de Bordeaux sont toujours très demandés par nos clients."

À propos des Grands Crus de Bordeaux, quels sont vos millésimes préférés ?

J'adore le millésime 1982. Nous ouvrons beaucoup de 82 car de nombreux clients apportent encore leurs propres bouteilles. Et ils sont très fiers de pouvoir ouvrir des vieux millésimes de Bordeaux. Ensuite, j’ai une tendresse particulière pour 1996 car… je suis née en 1996 (rires). Je pense que le 2005 est aussi un millésime extraordinaire ! J'aime tous les millésimes classiques, en fait. Bordeaux, c'est comme plonger dans quelque chose que l'on connaît, mais qui est toujours aussi fiable au fil des années. Quand on ouvre une bouteille, on n'est jamais déçu…

Personnellement, avez-vous un chouchou à Bordeaux ?

J'adore les blancs de Bordeaux. Ils ne sont pas encore très populaires, mais ils sont vraiment exceptionnels. J'aime leur richesse. J'aime la polyvalence de ces vins. J'aime le fait que l'on puisse avoir un vin blanc accessible niveau prix, mais en même temps très profond, puissant et sexy. L'un des meilleurs vins que je n’aie jamais dégustés est un Haut-Brion blanc 2011.

Quel est votre souvenir de dégustation le plus mémorable ?

Lorsque je travaillais chez Medlar, j'ai eu la chance de goûter un Château Giscours 1865. Un de nos très bons clients nous l'avait apporté et il était absolument incroyable ! Lorsque nous avons ouvert la bouteille, toutes les personnes présentes autour de la table sont devenues silencieuses. Puis nous nous sommes regardés les uns les autres en nous demandant ce qui venait de se passer... Le plus fou, c'est que le vin était encore frais malgré son âge ! C'est l'expérience liée au vin la plus mémorable de ma vie…

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