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Rémi Lamerat :
« J’ai un lien intime très fort avec les Vins de Bordeaux »
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Rémi Lamerat :
« J’ai un lien intime très fort avec les Vins de Bordeaux »

Pendant les vendanges, les journées de Rémi Lamerat sont intenses. L’ancien joueur du XV de France a troqué ses crampons pour des bottes de viticulteur en reprenant le Domaine Grand Jour dans l’Entre-Deux-Mers. Une reconversion pensée et préparée en parallèle de sa fin de carrière à l’UBB. Rencontre avec un néo-vigneron qui entretient un lien viscéral avec Bordeaux et ses Grands Crus.

Bonjour Rémi, quelle est ton histoire personnelle avec le vin ?

Mon arrière-grand père était viticulteur en Côtes-de-Duras dans le Lot et Garonne, à Loubès. Mon père quant à lui, était dans l’imprimerie d’étiquettes de vins. Tout cela pour dire, que si je n’ai pas grandi dans une propriété, j’ai passé beaucoup de temps dans les vignes. Résultat : j’ai été rapidement passionné par le monde du vin en général, mais surtout par l’agriculture de la vigne. Quand il a fallu réfléchir à une reconversion après le rugby, je me suis naturellement orienté vers ma deuxième passion. En réalité, dès 23 ou 24 ans (ndlr. il en a 33 aujourd’hui), j’ai commencé à me préparer. Quand je jouais à Castres, j’allais tailler et vinifier dans le vignoble de Gaillac. Puis, quand j’étais à Clermont Ferrand, j’ai passé un BTS viti-oeno.

Tout cela t’a amené à finalement reprendre le domaine Grand Jour à Yvrac, peux-tu nous en dire plus à ce sujet ?

Avec ma compagne, nous avons profité du temps libre « offert » par la pandémie pour travailler assidument sur ce projet, qui est un projet familial. A la sortie du confinement, nous avons commencé à regarder des propriétés. Et puis finalement, nous avons eu un gros coup de cœur pour le Château Grand Jour, que nous avons transformé en Domaine Grand Jour. Quand nous avons racheté la propriété il y a deux ans, elle était à l’abandon. Le vignoble lui était très bien entretenu par le voisin. Depuis nous avons restructuré l’ensemble et créé un bâtiment de production. Nous avons fait notre première campagne en 2022, mais à l’époque nous avions fait la vinification dans le chai du voisin. 2023 sera notre deuxième millésime, mais cette fois « à la maison » avec nos choix stratégiques, notre chai et nos outils propres. Il a donc une saveur particulière (rires) !

"Je trouve qu’on aborde un petit peu une nouvelle saison en tant que joueur de rugby, comme on aborde un nouveau millésime dans le vin."

Tu souhaitais absolument t’implanter dans le vignoble Bordelais ?

Je suis originaire de Sainte-Foy-la-Grande, tout au bout de l’appellation Sainte-Foy-Bordeaux. J’ai grandi au milieu des vins de Bordeaux, de l’Entre-deux-Mers aux Graves, en passant par les Pessac-Léognan, puisque comme je le disais, dans ma famille beaucoup de personnes travaillaient dans le vin. Forcément j’ai un rapport viscéral à ce terroir et à ses vins. Je suis très attaché à mes racines et j’avais la volonté de faire du vin dans ma région d’origine. Par amour de mon territoire et aussi… parce que le Bordeaux Bashing m’a touché. Je pense qu’il y a plein de très belles choses à faire dans la région.

As-tu des souvenirs marquants liés aux Grands Vins de Bordeaux ?

L’univers des Grands Crus fait rêver et j’ai la chance d’avoir un rapport très intime avec les grands vins de Bordeaux. Mon oncle était maître de chai dans le Médoc. Il a également travaillé au Château Pape Clément à l’occasion du millésime 86. Pour le repas de Noël, il y avait souvent une belle bouteille de ce Grand Cru. J’ai aussi de superbes souvenirs de Château Carbonnieux quand j’étais plus jeune. D’ailleurs j’ai la chance d’être proche de la famille Perrin qui a repris les rênes du domaine. Ensuite j’ai des souvenirs marquants de Léoville Las Cases, de Troplong Mondot…. Et souvent, à l’occasion de mon anniversaire, on ouvre un millésime 90 de Château d’Yquem, mon année de naissance.

Le rugby et le vin sont deux univers qui ont de nombreux atomes crochus, comment l’expliquer ?

C’est vrai qu’il y a beaucoup de passerelles entre les deux mondes. Je trouve qu’il y a un grand nombre de valeurs communes entre le monde agricole et le rugby. Ce sont deux milieux qui sont très beaux, mais pas évidents. Pour réussir, il faut certes être talentueux, mais aussi être laborieux, exigeant, persévérant, savoir se remettre en question. A ce titre, je trouve qu’on aborde un petit peu une nouvelle saison en tant que joueur de rugby, comme on aborde un nouveau millésime dans le vin. Et puis il y a un dernier aspect indéniable ; il y a dans le rugby une vraie convivialité qui fait qu’on aime se rassembler et fêter les belles victoires avec des beaux produits de gastronomie et du bon vin.

Arthur Jeanne

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