Carnet de Route
Semaine des Primeurs
Nous vous embarquons dans toutes les nuances de cette Semaine des Primeurs où les professionnels du monde entier se retrouvent à Bordeaux pour découvrir le nouveau millésime. Pendant trois jours, l’Union des Grands Crus de Bordeaux organise, dans six Châteaux hôtes, des dégustations par appellations.
Première immersion au Château Balestard la Tonnelle à Saint-Emilion. Le soleil commence à peine à réchauffer la grande allée qui mène au Château. Puis, une vue à 360° rythmée par les rangs de vigne, s’offre à nous avec le village de Saint-Emilion en arrière-plan. L’accueil à la salle de dégustation est millimétré : badge scanné, verre et carnet de dégustation en main, c’est parti !
A l’intérieur, l’ambiance est studieuse voire solennelle. On entend juste le tintement des verres, le roulement du vin en bouche et quelques commentaires. La concentration est palpable… Coucher sur le papier les sensations olfactives et gustatives aide à se souvenir des vins. Puis au fil des échanges avec les propriétés présentes, je prends la température de ce millésime 2021: “exigeant et difficile”, “classique de Bordeaux” ou encore “millésime de grands terroirs”.
Une gorgée d’eau pour se rafraîchir les papilles des tanins très présents dans ces jeunes vins et je continue ma route vers Pomerol.
L’arrivée au Château Gazin se fait au son du magnifique carillon sur le toît. Changement de décor. Dalles blanches au sol, poutres apparentes, la fraîcheur naturelle du chai nous plonge dans l’ambiance de la dégustation. Huit Châteaux sont présents et je profite de cette atmosphère détendue et calme pour découvrir les facettes encore brutes de ce nouveau millésime en cours d’affinage.
La pause déjeuner sur place est un moment propice pour échanger. Les propriétaires me confient qu’ils sont ravis de revoir toute cette effervescence au Château après deux années privé d’événements. D’ailleurs, on sent l’enthousiasme des retrouvailles. Accolades, bises, serrages de mains… Oui, le vin est avant tout un vecteur de partage ! J’entame la conversation avec des importateurs néerlandais qui, d’un large sourire quelque peu violacé par les dégustations de la journée, me confient leur joie d’être enfin de retour dans les vignobles bordelais.
Cette première journée s’achève sur le plaisir de déguster au contact de professionnels d’une cinquantaine de nationalités. Je ne me lasse pas d’entendre toutes ces langues étrangères, des voyages dans le voyage.
L’aventure continue et dans le prochain article, je vous embarque sur les terroirs de la Rive Gauche. A suivre…
Marie-Pierre Dardouillet
