L’UGCB partenaire du Concours du Meilleur Sommelier du Monde
La France accueillera en 2022 le concours du Meilleur Sommelier du Monde, compétition la plus prestigieuse de la sommellerie mondiale.
Rencontre avec Ronan Laborde (Président de l’Union des Grands Crus de Bordeaux) et Philippe Faure-Brac (Meilleur Sommelier du Monde 1992 et Président de l’Union de la Sommellerie Française).
La France n’avait pas accueilli cette compétition depuis 1989. Qu’est-ce que cela évoque pour vous ?
Philippe Faure-Brac : J'étais présent en 1989 et j’ai le souvenir ému d’un événement majeur pour notre métier. Je suis extrêmement enthousiaste concernant l'organisation de cette compétition en France que nous attendons depuis longtemps, et pour laquelle nous avons de grandes ambitions !
Ronan Laborde : C’est une formidable nouvelle, qui met fin à une longue attente !
Alors que la France peut être considérée comme un des berceaux de la sommellerie, ce ne sera que la deuxième fois qu’elle accueillera ce grand concours.
Cela témoigne de l’internationalisation de la sommellerie, et de la rude compétition entre les pays pour décrocher l’organisation des grands événements.
La France aura t-elle une chance selon vous de remporter ce titre prestigieux ?
Philippe Faure-Brac : Oui tout le monde rêve de remporter un tel titre… et en particulier la France ! D’ailleurs nous avons mis en œuvre une formation spécifique pour tous nos candidats potentiels, réunis dans une structure baptisée TEAM FRANCE, afin de mutualiser les expériences et les apprentissages. Cette équipe sera sous la responsabilité de David Biraud qui a été ces dernières années plusieurs fois candidat et finaliste de ce prestigieux Concours.
Ronan Laborde : Bien sûr !
Les candidats français font toujours partie des favoris, et la France a remporté 6 fois ce titre dans le passé. Le dernier remonte à l’année 2000 donc, là aussi, on souhaiterait qu’il y ait un successeur à Olivier Poussier et Philippe Faure-Brac, dès la prochaine édition !
Quelles seront selon vous les qualités requises pour devenir Meilleur Sommelier du Monde ?
Philippe Faure-Brac : Le candidat qui remportera ce titre est celui qui parviendra à trouver l'équilibre parfait entre des connaissances théoriques, « quasi encyclopédiques », et un savoir-faire pratique. Il doit incarner le sommelier dont tout le monde rêve : accessible, bienveillant, attentif, passionné… et charismatique. C’est un travail au quotidien, qui demande une grande rigueur et énormément de concentration.
Ronan Laborde : C’est un concours qui met à l’épreuve tous les aspects de la sommellerie.
Les connaissances théoriques sur les vins, leur région d’origine, la capacité à déceler leur identité, ce qui fascine le public, mais également le savoir-écouter, la précision à servir et l’agilité à interagir avec le gastronome.
Il faut gérer la pression de l’imprévu, d’un jury exigeant, des spectateurs présents, et aussi la fatigue s’accumulant au fil de la compétition.
Les concurrents sont de véritables sportifs de haut niveau !
Philippe, avez-vous un souvenir marquant d’un concours (de Meilleur Sommelier du Monde) à nous raconter ?
Philippe Faure-Brac : 1992… Celui que j’ai remporté à Rio de Janeiro ! Lors de la finale, le dernier verre de la dégustation qui m’a été présenté était un liquide incolore. J’imagine alors qu’il pouvait s’agir d’un verre d’eau à la saveur particulière ; ce « piège » ayant été déjà tendu aux candidats lors de phases préliminaires. En réalité, il s’agissait d’une cachaça digne de ce nom, produite au Brésil et que j’ai eu le plaisir d’identifier. Depuis, je ne peux m’empêcher de sourire dès que je déguste ce type de spiritueux. Je me souviens également de la longue attente avant d’obtenir les résultats, des moments très stressants… A minuit, lors de la proclamation du titre, ce fut un véritable moment de bonheur. Nous étions à Rio et devions faire honneur à la réputation de cette ville… nous avons dignement fêté cela jusqu’au petit matin.
Ronan, l’Union des Grands Crus de Bordeaux sera partenaire de l’Association de la Sommellerie Internationale dans l’organisation de cet événement. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Ronan Laborde : On perpétue des liens étroits avec les sommeliers, qui sont les ambassadeurs d’un art de vivre, et de nos grands vins.
Nous avons eu la chance de nous entretenir très tôt avec Philippe Faure-Brac, autour d’un projet très inspirant, d’une nouvelle dimension, qui s’inscrit parfaitement dans la démarche globale que l’Union effectue, notamment auprès des étudiants en sommellerie.
Nos membres y ont souscrit avec beaucoup d’enthousiasme et nous sommes fiers de renforcer encore notre partenariat, à cette occasion.
Un message en particulier que vous souhaitez adresser à tous les amoureux du vin ?
Philippe Faure-Brac et Ronan Laborde : Ce concours va être une très belle série à regarder.
Depuis la sélection des candidats nationaux, jusqu’aux phases finales du concours, il y aura du beau et du grand spectacle.
Tous les amoureux du vins devraient s’enthousiasmer à la suivre !